La voix du Président du Conseil, Mr. Antarès, avait résonné d'un son lourd et monocorde. C'était la troisième réunion du conseil sorcier de la semaine, et l'atmosphère était chaque fois plus tendue. Alors que le président s'apprêtait à quitter la pièce, une voix l'interpella.
« Vous pourriez m'accordez une minute ? »
Mr. Antarès fit un quart de tour sur lui même, et son regard croisa celui de Rommy Vessalius, descendante directe de la fondatrice de l'école supérieure du même nom.
« A quoi bon, mademoiselle. Je sais que vous désapprouvez ma décision. Il me semble, hélas, qu'il n'y ait pas d'autre issue.»
« Il faudra bien pourtant, en trouver une. La situation est critique. La situation peut nous échapper a tous moment.»
« Voyons, nous bénéficions toujours des Inquisiteurs...»
« Ne faîtes pas l'autruche Monsieur. Avec tous le respect que je vous dois, ce système ne peut subsister. Mon arrière grand-mère déjà le pressentait. Favoriser une caste de la société n'a jamais été une réussite dans l'histoire de l'homme. Je ne vois pas pourquoi cela aurait plus d'effet chez les sorcier. Lorsque votre prédécesseur a pensé aux Inquisiteurs pour contrôler tout débordement de sorcellerie, nous avons tous approuvé. Ce qui a posé problème par la suite, ce fut.. »
« Le fait qu'il réserva cette tâche aux enfants des plus grandes familles sorcières ? »
« Exact. Il semblerait qu'il ait sous-estimer la réaction des sorciers..»
« Dans un premier temps, les soucis relatifs à cette règle étaient casi-inexistant... »
« Sans doute... En fait, jusqu'à ce que n'éclate aux grands jours affaire de corruption et usage abusif de la magie, vous en conviendrez. Nous pouvons continuer à étouffer les débordements des Inquisiteurs, mais nous sommes à deux doigts de perdre tout contrôle. De plus, vous savez comme moi quelle est la réaction des actuels étudiants. Ils sont de plus en plus nombreux à être animés des désirs de vengeance envers les Pandoriens. Les duels illégaux se multiplient, les affrontements se font de plus en plus nombreux et compromettent notre anonymat envers les mortels. Je n'ai qu'une question à vous poser Monsieur : pourquoi est-ce si difficile pour vous de faire accéder aux poste d'Inquisiteur les plus doués et non les plus influents ? Je suis persuadée que si vous résistez autant c'est que...»
« Comme j'envie votre jeune âge, mademoiselle. Du haut de mes 86 années, j'ai vu des choses que j'aurai préférés ignorer et si vous les connaissiez, ma conduite vous semblerait alors plus limpide que de l'eau de source. Sur ce je suis au regret de vous laisser, j'ai rendez-vous avec le premier ministre dans une heure. »
L'homme tourna les talons, laissant une fois de plus la société sorcière plongée dans la tourmente.